DANSE. A seulement 19 ans, Coralie Hedouin a dansé au Stade de France pour la cérémonie d’ouverture de l’Euro 2016. Mais ce n’est pas la seule expérience de cette jeune danseuse, qui a commencé la danse à seulement 8 ans. Depuis son plus jeune âge, elle a pratiqué de nombreux styles de danse, du moderne-jazz à la capoeira en passant par le tango et les danses africaines. Avec un univers déjà bien défini et un style de danse unique et bien à elle, Coralie surprend avec des chorégraphies créatives.
L’interview
WorldZine : Tu es une jeune danseuse avec énormément de projets, tu as commencé la danse à quel âge ?
Coralie : J’ai commencé lorsque j’avais 8 ans [Ndlr : il y a 11 ans] dans l’association Familles Rurales à Montauban de Bretagne.
WZ : Tu as pratiqué quel genre de danse ?
Coralie : Au début, j’ai pratiqué de la danse moderne-jazz pendant 10 ans, puis je me suis mise au contemporain arrivée au lycée, et c’est à partir de ce moment que je me suis intéressée à d’autres danses comme le flamenco, les danses hip hop, danse contact, tango, capoeira, danses africaines… Depuis cette année, je me suis mise à la danse classique et l’année prochaine au yoga. Je n’aime pas dire que je fais telle ou telle danse, car je m’inspire de toutes les énergies que je peux trouver dans chaque danse pour en faire ma danse.
WZ : Est-ce que tu fais des études en parallèle ou bien tes études sont-elles également dans le milieu de la danse ?
Coralie : Je suis en licence sociologie quantitative, c’est très différent de l’univers de la danse, mais ça me permet de voir autre chose.
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WZ : En te voyant danser, on sent que tu as vraiment un univers bien à toi. Comment-est ce que tu crées des chorégraphies ?
Coralie : Je peux partir d’une idée, d’un rêve, d’un souvenir, qui fait son chemin, je laisse toujours part à de l’improvisation, mais j’ai toujours un fil conducteur.
WZ : Quand tu danses, tu préfères privilégier la technique ou l’émotion ?
Coralie : Je privilégie souvent l’émotion et la sensation corporelle, pour développer ma danse, mais la technique reste une base primordiale pour construire ma danse, et surtout la maîtriser.
WZ : Qui sont tes danseurs ou danseuses préféré-e-s ?
Coralie : Trisha Brown et Fanny Sage.
WZ : Et pour les chorégraphes ?
Coralie : Philippe Decouflé, Pina Bausch et Jérôme Bel.
WZ : Tu penses qu’il faut commencer la danse jeune ou qu’on peut commencer à n’importe quel âge ?
Coralie : Tout le monde peut danser s’il le veut vraiment, il n’y a pas d’âge pour danser. Si la volonté d’apprendre et le bon état d’esprit y est, c’est le principal.
WZ : Es-tu intéressée par d’autres milieux artistiques ?
Coralie : Bien sûr, la photographie, le cinéma, le théâtre, la musique, le cirque.
WZ : Tu es aussi modèle photo, est-ce que c’est par passion pour la photo ou bien est-ce un moyen de mettre en avant ton travail de danseuse ?
Coralie : Les deux. J’ai commencé à poser il y a maintenant 2 ans, j’aime faire évoluer ma danse dans différents endroits que ce soit naturels, urbains, en intérieur ou en extérieur. C’est un réel plaisir de poser ou de danser devant l’objectif. Et bien évidemment, ça permet de mettre en avant mon travail de danseuse.
WZ : De quelle façon trouves-tu des contacts et des opportunités dans le milieu artistique ?
Coralie : En participant à des événements artistiques comme des expositions, spectacles de danses, défilés, battles… Mais aussi grâce aux réseaux sociaux.
WZ : Tu as dansé pour l’ouverture de l’Euro 2016 devant 81 000 personnes, un des plus gros événements de l’année 2016, comment était cette expérience ?
Coralie : Incroyable. C’était une fierté de danser au Stade de France, l’émotion était grande, mon côté patriotique a pris tout son sens ce soir là, ça restera une expérience unique.
WZ : Comment as-tu été choisie pour danser là bas ?
Coralie : J’ai passé une audition à Paris, il y avait la chorégraphe de la cérémonie accompagnée de ses deux assistantes chorégraphique. Elles nous ont appris différentes chorégraphie dans des styles variés : classique, new style, french cancan. On passait par groupes, pour qu’ils aient bien le temps de regarder chaque danseur, et de faire leurs choix. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu un mail confirmant ma participation à la cérémonie d’ouverture de l’Euro 2016.
WZ : La préparation d’un tel show devait être intense. De quelle façon se déroulaient les répétitions ?
Coralie : Le temps de préparation était court, on a débuté les répétitions 2 semaines avant le grand jour. Tous les danseurs ont été divisés en 5 groupes : les french cancan, les caractères extravagants, les carpet boy, duo ballons, et les danseurs guirlandes. J’ai été prise en danseuse French Cancan. La première semaine, nous répétions dans un stade à Saint-Denis aux mêmes proportions que le stade de France, il y avait 5 chorégraphes pour 300 danseurs qui nous apprenaient toutes les chorégraphies, les déplacements… Les conditions étaient compliquées au début car nous répétions dehors sous la pluie, et il y a eu plusieurs blessés et abandon. Mais nous avons vite oublié les blessures et la fatigue avec l’excitation de la cérémonie.
WZ : Après cette expérience au Stade de France, tu as des projets particuliers pour les prochains mois ?
Coralie : Pour le moment, je vais continuer de suivre les cours au CCN de Roubaix [Ndlr : centre chorégraphique national]. J’ai plusieurs projets vidéos et photos en vue. On prépare avec mon frère, qui danse aussi, un duo de danse sur l’enfant sauvage. Je vais passer des auditions et castings pour intégrer des compagnies de danses, participer à des publicités, faire de la figuration…