MUSIQUE. Après son premier album, Wishes, sorti en 2012, Colline Hill a fait son retour musical tant attendu en 2015 avec l’album Skimmed. Avec un parcours pas comme les autres, l’ancienne juriste poursuit son rêve avec passion. Des morceaux envoutants, une voix profonde et beaucoup de poésie, trois ingrédients qui font de la musique de Colline Hill un petit bijou folk à absolument écouter. On a interviewé Colline Hill dans sa voiture, un moment drôle et plein de confidences juste avant son concert pour les Bars en Trans 2016.
Worldzine : C’est quoi le plus difficile quand on travaille sur les mêmes morceaux pendant longtemps ?
Colline Hill : Ah, bonne question ! C’est vrai que nous quand on les joue sur scène finalement ça fait au moins 100 fois qu’on les a déjà joué en studio et chez nous. Le plus dur c’est peut-être l’attente finalement. L’attente de les jouer aux gens, parce qu’on bout d’impatience et on a envie à tout prix d’aller sur scène. Nous on sait qu’il y a de la nouveauté, les gens ne le savent pas encore, donc voilà, c’est un peu l’impatience qui est dure à gérer.
La réaction du public, elle est toujours positive ou parfois on ne sait pas trop à quoi s’attendre ?
Pour l’instant, c’est mon deuxième album Skimmed, et j’ai pas fait de revirement de musique à 360 degrés où le public peut se dire « mon dieu, c’est pas du tout la même chose que ce à quoi on s’attendait ». Donc pour l’instant la réaction est toujours super positive. Le premier album a bien marché et le deuxième marche encore mieux donc on est content.
Le fait que le processus de création d’un album soit long, est-ce que c’est plutôt stimulant ou au contraire décourageant ?
Pour moi c’est un mélange des deux. Il y a des moments où on est vraiment stimulé et il y a un peu des traversées du désert pendant la création, où on trouve ça un peu long. Moi en plus je ne suis pas du genre à écrire dix chansons en une semaine, donc j’ai pris mon temps. Entre le premier et le deuxième album il s’est écoulé quand même 3 ans et demi, donc c’est vrai que j’ai pris mon temps et il était temps que je le sorte parce que ça devenait long.
Justement, en parlant du premier album. Cet album là il est sorti en 2012, il s’appelle Wishes. Maintenant, avec du recul, vous l’aimez toujours autant ou il y a des choses que vous auriez aimé changer ?
Je vais pas dire que je l’aime plus du tout mais j’aime beaucoup plus Skimmed que Wishes, qui me ressemble plus. Le premier j’étais aussi signée sur un label où il était temps que je sorte vite un album. C’était un petit peu compliqué aussi, j’étais un peu dans des conditions de signature rapide etc, où tout s’emballait un petit peu pour moi et tant mieux, mais voilà, c’était un petit coup de bourre on va dire. Skimmed c’est mon album fétiche. Il n’y en a que deux pour le moment mais c’est celui que je préfère.
Le prochain sera peut-être le nouvel album fétiche ?
Peut-être, pourquoi pas ! Je sais pas si je vais réussir à supplanter Skimmed parce que j’en suis assez contente. Mais je suis sûre que je passerai à autre chose et qu’il y a peut-être des chansons de Skimmed que je trouvais moins d’actualité que ce que j’aurais envie de chanter dans un an, je sais pas.
Entre 2012 et 2015, vous avez travaillé sur quoi pour que cet album vous corresponde plus que l’ancien ?
J’ai beaucoup aéré mes titres, en fait. J’ai appris à ne pas tout le temps combler les silences dans une musique. Je crois que c’est presque un stress chez certains artistes, d’avoir des moments dans une chanson où il n’y a que de l’instrumental, où on chante pas. Il y a presque un peu comme des blancs dans une conversation, où des fois ça angoisse certaines personnes parce qu’il n’y a rien qui se dit. Ça j’ai appris à l’apprécier chez d’autres artistes que moi j’aime bien et j’ai eu envie de transmettre ça, laisser des silences qui parlent en fait. Finalement, j’ai vachement plus grandi en faisant ça. Je crois que c’est surtout ça qui s’est passé dans Skimmed.
Vous le disiez tout à l’heure, il n’y a pas eu de revirement fou entre le premier et le deuxième album. En fait, ça vous a permis de confirmer ce que vous faisiez déjà mais en apportant quelque chose qui vous ressemblait plus ?
Quand je dis revirement, c’est à dire que je suis restée dans le folk. Après je suis passée plutôt du folk américain, de la country à de l’indé-folk. Donc c’est vrai que les gens qui sont habitués peut-être à des mélodies plus catchy, plus radiophoniques etc, ont peut-être été plus déstabilisés avec Skimmed qu’avec un album plus indépendant, plus alternatif, et où on a des morceaux de 6 minutes des fois à la guitare électrique, où il y a des parties instrumentales d’une minute. Je pense que là, les gens qui étaient plus habitués à des titres peut-être plus populaires se sont retrouvés un petit peu perdus. Mais finalement, j’ai eu la belle surprise de voir que ce type de public que j’avais et qui me suivait, ça a été les premiers à me dire qu’ils adoraient Skimmed.
Mis à part les albums, vous avez aussi des clips, dont un sur le morceau Back Again. Les paysages sont vraiment magnifiques, ça a été tourné où ?
Alors ça a été tourné dans le Désert des Bardenas en Espagne, en Navarre, donc c’est à 80km de Pampelune. C’est là où viennent les productions hollywoodiennes pour tourner les Western maintenant, les Western-Spaghetti, parce que ça coûte beaucoup moins cher que d’aller dans le Nevada alors qu’au niveau du décor on a l’impression qu’on est dans le désert du Nevada. C’est ça qui est complètement dingue, on se croirait aux Etats-Unis. C’est totalement désertique, il y a 30km de désert et quand on a tourné on était vraiment seuls quoi. On a peut-être croisé une ou deux voitures sur 30km de boucle de désert.
C’est vrai qu’on a l’impression d’être dans une balade à l’autre bout du monde, ça fait vraiment penser au désert du Nevada. C’est le but, de faire voyager les personnes qui regardent votre clip ?
Ah oui complètement ! J’ai toujours tourné mes clips à des endroits qui me tiennent à coeur. La vidéaste qui a travaillé avec moi m’a dit « ok d’accord c’est pas la porte à côté », puisqu’en plus j’aime bien voyager en voiture, donc le but c’était de traverser la France, traverser l’Espagne… J’aime bien donner à l’auditeur des paysages qu’il n’a pas l’habitude de voir, ou alors si c’est des choses que l’auditeur a l’habitude de voir, lui montrer sous une autre forme.
Vous pensez que vous pouvez encore plus transporter le spectateur avec le clip et la musique ensemble ?
Oui je pense. Back Again je l’ai tout de suite senti, dès que je l’ai écrite. J’ai commencé à l’écrire et je l’ai tout de suite vu dans un désert en fait et j’ai pas lâché quoi. Généralement quand j’ai une idée, comme pour la pochette de l’album, je savais que c’était cette photo là sur laquelle j’allais m’arrêter. Pendant un an et demi, j’ai pas changé d’idée, on m’a pas soumis 15 photos pour la pochette de l’album. Je savais que c’était celle là et que j’en bougerais pas en fait.
Vous avez un autre clip, un peu plus ancien, qui s’appelle Wish You Were Here. Là encore il y a des beaux paysages, mais ce n’était pas tourné au même endroit par contre ?
Non, du tout. Là on est partis dans le plus grand parc national anglais, le Lake District. C’est juste magnifique. Il y a des paysages c’est à mi-chemin entre l’Ecosse et l’Irlande, mélangé un peu avec l’Islande, c’est à couper le souffle. Il fait froid, il y a de la brume, c’est très anglais. C’est juste magnifique. J’ai adoré et là encore les gens m’ont dit « c’est vraiment beau, il y a des lacs, il y a plein de choses ». C’est le dépaysement quoi, et moi j’ai besoin de ça. Comme ma musique est assez épurée, j’ai besoin d’amener des paysages épurés aussi aux gens.
Ça fait partie de votre identité de créer quelque chose qui, au final, a un rendu très poétique ?
Oui ! Moi je suis très dans la poésie, en fait. D’ailleurs, même dans mes textes, parce que c’est vrai que les gens comprennent pas forcément tout en anglais, mais je parle toujours en images, en métaphores. Wish You Were Here, je prends la métaphore de la forêt et du fait que, du matin jusqu’au soir, quand le soir arrive et la nuit tombe il faut essayer de se tapir dans l’ombre et de faire attention aux prédateurs qui sont autour… C’est tout simplement une image de la société. C’est à dire que les gens qui sont autour de vous sont pas toujours forcément bons et des fois il faut se méfier, c’est un peu une jungle.
Pour vous, le tournage d’un clip, c’est une étape à franchir dans la carrière de musicienne que vous avez ?
C’est pas spécialement ce que je préfère. J’aime bien le rendu, mais les étapes au moment où on filme, c’est juste un cauchemar pour moi. Il y a pleins de plans que je n’aime pas, il y a pleins de choses sur lesquelles avant même de les tourner je suis convaincue que ça n’ira pas et ça prend des heures et des heures. J’ai pas spécialement un fil rouge dans les clips, on a pas spécialement un storyboard. On a des idées de plans, qu’on tourne, et puis il y a aussi pleins de belles images qui sont tournées par la vidéaste un peu au hasard. Elle fait des plans qui lui semblent très beaux à ce moment là, et elle sait qu’elle en fera quelque chose à un moment ou à un autre. Après au montage je les retrouve et je me dis « wouah, c’est bien placé, c’est vraiment beau à ce moment là ».
Ça fait bizarre de se voir à l’écran ?
Ouais ! Ça c’est pas une étape facile. J’avoue que je préfère être sur scène que de me voir. Surtout quand on libère un clip comme ça sur internet et qu’on sait que les gens qui cliquent dessus vont tous voir votre tête, votre corps, etc… C’est toujours un peu difficile, on est pas acteur né et c’est pas vraiment un rôle d’acteur, parce que bon évidemment il n’y a pas d’interprétation orale. Je chante pas la chanson non plus, je mime pas les paroles parce que j’aime pas spécialement les clips où on voit un artiste qui est en train de chanter et de mimer, c’est vraiment pas ma tasse de thé. J’aime bien plutôt une histoire, une espèce d’aventure où la personne est guidée dans les paysages avec moi, et finalement on sait pas vraiment où je veux aller. Mais c’est un peu ça, pendant 3 minutes 30 ou pendant 4 minutes il faut déconnecter et se laisser guider.
C’est prévu qu’on découvre prochainement d’autres clips ?
Est-ce que c’est prévu, non pas là tout de suite. Peut-être qu’on lâchera des petites choses, mais pour l’instant j’en dis pas plus.
Vous avez toujours joué de la folk ou vous avez déjà testé d’autres styles musicaux ?
Moi je suis pianiste classique au départ, donc j’étais pas spécialement destinée à ça et mon père est un fan d’Adamo, donc j’étais absolument pas destinée au folk. Il n’y avait pas de musique folk chez moi. Moi j’ai fait une découverte à 14 ans des Carpenters et mes amis m’ont demandé à 14 ans « tu veux quoi pour ton anniversaire ? » et j’ai dit le best of des Carpenters et ils m’ont dit « Non sérieux ? » et là j’ai compris que j’étais complètement décalée avec mon époque et qu’au moment où tout le monde écoutait Kurt Cobain et Nirvana, moi j’étais en train d’écouter les gentils Carpenters, qui étaient complètement has-been déjà à cette époque là donc maintenant ils sont complètement dépassés. J’ai toujours aimé une musique qui était pour moi intemporelle, que ça puisse être Tracy Chapman, ou Crosby Stills & Nash, ou ces vieux groupes de folk… Pour moi, ça vieillit, mais ça vieillit bien. C’est une culture, le folk, c’est pas uniquement de la musique avec une guitare et une voix, il y a toute une culture, il y a toutes les valeurs qui sont défendues comme Woody Guthrie le faisait au moment de Bob Dylan. On prend une guitare, on va aux quatre coins du pays, on gueule contre la guerre du Vietnam, on se fait entendre, et finalement on fait des chansons qui ont du sens. On essaie d’écrire des choses engagées et ça, ça me plaît.
Vous restez sur cette idée d’écrire des choses engagées pour vos morceaux ?
Il y a de tout dans mes chansons. Il y a le côté engagé, mais il y a aussi le côté très sentimental. On parle souvent dans le folk de « storyteller », des gens qui racontent des histoires. Moi je me suis plus re-baptisée comme « emotionteller », parce que finalement je décris plus des émotions et je raconte plus des émotions. Mes histoires me viennent parfois de ma propre vie, mais il n’y a jamais eu une chanson totalement sur ma vie. Il y a une première partie qui parle un peu de ma vie ou d’une de mes histoires ou de ce que j’ai pu vivre, et puis de ce que mes potes me racontent, de ce que j’observe autour de moi quand je prends un café, ce que je vois à la télévision, l’actualité… Tout ça se mélange, et voilà je fais un constat mais sans être moralisatrice parce que j’ai rien à apprendre à personne. Il y a un côté engagé, mais qui reste toujours poétique, c’est pas violent.
Il ne faut pas repousser ce qui vient de soi
Comment, en tant qu’artiste, on réussit à se créer sa propre identité musicale ?
Je crois qu’il ne faut pas repousser ce qui vient de soi. Moi j’écoute des gens comme Bon Iver, comme James Vincent McMorrow, des choses comme ça… Malgré le fait que je les écoute, quand j’écris une chanson, on va retrouver des influences, on va retrouver quelques sonorités de Lou Doillon ou d’autres artistes comme ça. Quand j’ai fini mon titre, je me dis jamais « Tiens c’est une pale copie de machin ou machin ». Je crois que vraiment, il faut pas repousser ce qui vient de soi, même si on se dit que c’est pas vraiment comme l’artiste qu’on aime. Mais justement, ce qui est intéressant, c’est que c’est pas comme l’artiste qu’on aime. Si on apporte pas sa touche personnelle, finalement, qu’est-ce qu’on va amener de nouveau par rapport à ce qui s’est déjà fait ?
Vous avez tout de suite composé vos propres morceaux ou vous êtes d’abord passée par la case reprises ?
J’ai fait des reprises au début, mais pas pour me faire connaître. C’était plus parce que, quand on démarre un instrument, on aime bien jouer des trucs tout de suite. Surtout la guitare, une fois qu’on connaît deux, trois accords on a envie de jouer tout de suite quelque chose. Généralement, on compose pas spécialement, on a envie de jouer juste pour voir si on sait jouer le morceau qu’on aime bien. Donc j’ai fait des trucs comme ça mais j’ai jamais été fan de la reprise. Très vite, j’ai eu envie d’écrire mes chansons. Maintenant, je fais toujours un clin d’oeil de temps en temps en concert à Johnny Cash ou à un groupe. J’aime bien reprendre des grands tubes pop, même des années 80-90, et complètement folkiser. C’est ça le challenge aussi, c’est de mettre sa touche.
Comment vous avez commencé la musique ?
En fait j’avais un petit groupe quand j’étais en Bretagne. J’avais un groupe et là on faisait pour le coup de la reprise parce que c’était juste entre potes, pour s’amuser. On a voulu faire un enregistrement, parce que ça marchait assez bien en fait. Bon attention, on faisait pas de la reprise de trucs pop rock hyper connus, on faisait de la reprise de ballades irlandaises et de pop américaine, donc c’est moins connu. Et à un moment je me suis dit « Tiens on enregistre cet album en studio, on fait de la reprise, mais j’aimerais bien écrire un truc ». Et genre deux jours avant d’aller en studio je me suis dit « Tiens est-ce que moi j’arrivais à écrire une chanson ? », et je me suis lancée dedans et en deux jours elle a été faite. Maintenant, quand je la réécoute, je me dis que j’ai fait vachement de chemin quand même, et heureusement. J’ai été entourée de professionnels aussi qui avaient repéré ma voix et qui m’ont dit « T’as vraiment un truc truc, essaie d’écrire des propres textes » et ça me démangeait déjà depuis un moment. J’ai écrit mais au début c’était 3 accords, vraiment joués de manière scolaire, ça fait gentillet quoi. Finalement, après, à force d’écouter beaucoup de gens, on arrive à développer des mélodies vachement intéressantes.
Quand vous étiez plus jeune, vous vous imaginiez déjà faire une carrière de musicienne ?
Non, mais j’ai toujours bien aimé tout ce qui était en contact avec le public. Quand il y avait des repas de famille, j’aimais bien faire mon one woman show. On était à table et je trouvais des trucs, je mettais des fringues, je commençais à faire mon show. J’aimais bien tout ce qui était lié au spectacle. J’aimais beaucoup faire rire en fait. Je pense que si je n’étais pas musicienne, je ferais du stand-up, parce que je fais marrer tout le monde tout le temps. Mon défi sur scène, c’est d’essayer de pas trop faire rire les gens parce que j’ai tendance à faire pas mal d’humour. Donc quand j’étais petite non, je me voyais pas spécialement chanteuse. Ça a jamais été un rêve. En fait, à 8 ans je voulais être avocate et donc j’ai fait une fac de droit et j’ai 2 masters en droit. Finalement, aujourd’hui, je suis musicienne.
À quel moment votre passion pour la musique est devenue votre métier ?
Il n’y a pas si longtemps que ça en fait. Ça fait 5 ans. J’avais toujours un job, puisque je suis juriste au départ. Je suis passée par un site, un peu l’équivalent du mymajorcompany français, mais en Belgique. J’ai déposé mes maquettes sur le site et en 3 mois j’ai eu 15 000 €, j’ai eu 300 internautes qui m’ont aidé pour enregistrer un premier EP, et puis après j’ai déposé plus de maquettes. Cette première sortie est arrivée chez Georges Lang, chez RTL ou Nocturne, j’ai été invitée avec Michael Jones, Hugues Aufray… Toute une soirée folk. Ça a démarré un peu comme ça. Après, j’ai fait un album complet sur le même site participatif et là il y a eu plus de 800 internautes qui ont financé 50 000 € d’album, donc ça a été un peu dingue. En 6 mois, c’est parti très très vite. J’ai signé avec le label, je suis partie en Angleterre, j’ai enregistré avec Stuart Brooks qui est l’arrangeur de Peter Gabriel, donc tout s’est fait très vite, et puis on a sorti Wishes. Là il y a eu une centaine de dates, on a fait des super dates, des super salles. L’album est sorti en 2012, en février, et en janvier j’avais quitté mon job. C’était franchement plus possible, parce que j’étais obligée de refuser des dates, je pouvais pas me déplacer parce que je bossais, et il y a un moment je me suis dit « Allez hop, je fais le grand saut » et je regrette vraiment pas.
Après les deux premiers albums, est-ce qu’on peut s’attendre à un troisième ?
Alors oui, je pense. Je sais pas si ce sera un EP, un album, je réfléchis encore… C’est vrai qu’à chaque fois, moi j’ai du mal à pondre des choses rapidement, et c’est vrai que les médias des fois nous disent « Bah ça fait déjà un an qu’il est sorti ». On sait que, médiatiquement, les gens attendent des choses assez rapidement. Moi je suis un peu effrayée par la vitesse à laquelle il faut sortir des albums maintenant, ça me paraît un peu dingue. Mais voilà, je suis pas dans l’urgence d’écrire mais en même temps la première fois j’ai pris beaucoup de temps parce que je voulais pas écrire pendant que je continuais à tourner. Je me suis arrêtée de tourner pendant un peu plus de 6 mois pour écrire. Finalement, en même temps, c’est le gros stress. Quand vous vous arrêtez que pour écrire, vous vous dites « Maintenant j’ai plein de temps pour le faire » mais sauf que c’est un peu l’angoisse de la page blanche. Tous les jours vous vous levez, et vous vous dites « Allez, faut que j’écrive », et là, ça vient pas. Finalement, vaut peut-être mieux pas se prendre du temps que pour le faire. Quand ça vient, même entre deux dates ou entre deux tournées ou à l’hôtel, faut le faire. Je crois que je ne ferai pas la même erreur, parce que ça m’a pris beaucoup de temps.