ÉCOLOGIE. En ce week-end de Black-Friday, 62 % des Français ont déclaré avoir l’intention d’effectuer des achats selon iUseCoupon. Plusieurs associations écologistes et altermondialistes se sont mobilisées partout en France pour alerter le public sur l’impact de la consommation de masse sur l’environnement. En Île-de-France, plus d’un millier de manifestants ont répondu à l’appel. Pour protester contre le Black Friday, certains d’entre eux ont choisi d’investir l’un des plus grands centres commerciaux de la région situé en plein cœur du quartier d’affaire de la Défense.
Coordonnée par les associations Youth for Climate et Extinction Rebellion, la mobilisation du centre commercial des Quatre Temps a réuni des centaines de citoyens de tous horizons. Plutôt que de profiter des soldes annuelles du Black Friday, ils ont choisi de désobéir pour dénoncer les méfaits de la surconsommation en bloquant l’accès aux boutiques de la galerie marchande.
L’industrie textile est un fléau pour l’environnement, c’est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Elle détruit notre planète et ses habitants.
Un manifestant
Un manifestant arborant un drapeau Extinction Rebellion impute au gouvernement son manque d’action : « Les marches pour le Climat, ne suffisent plus. Quand on voit qu’aucune action sérieuse n’est entreprise par les politiques, et qu’on a vraiment envie de faire bouger les choses, on passe à des actions plus radicales, c’est sûr, mais toujours dans la non-violence. » Il poursuit, « En fait, les gens ne se rendent pas compte que c’est pour eux qu’on est là aujourd’hui. Si les émissions de CO2 ne diminuent pas rapidement, tout le monde en subira les conséquences. »
Une action contestée par des consommateurs
Si la majorité des clients venus faire leur achats comprennent les revendications du collectif, certains d’entre eux perçoivent cette action comme une atteinte à leur liberté. Lorsque les manifestants ont tenté de bloquer les allées du centre commercial, ce sont moins les policiers que les consommateurs qui ont été les plus virulents. Deux passantes déclarent ne pas comprendre ce mode d’action. « Franchement on comprend pas l’intérêt de bloquer les gens. Tout le monde a besoin de faire ses courses. Eux aussi ils ont des baskets et des téléphones, ils sont bien allés les acheter quelque part ! »
L’objectif numéro un du Block Friday est de sensibiliser les consommateurs aux conséquences de leurs achats sur la planète. « La plupart des achats du Black Friday sont compulsifs et non nécessaires. 25% des articles achetés aujourd’hui sur Amazon seront retournés puis détruits car ce n’est pas rentable pour la multinationale de les revendre. C’est totalement absurde ! », s’indigne Clara, lycéenne.
Du côté des commerçants, les réactions sont mitigées. Certains ont le regard amusé, d’autres semblent plus perplexes. Rares sont ceux que le mouvement laisse indifférents. Parvient-il pour autant à remettre en question les consommateurs ?
Une action de désobéissance civile efficace
Dominique, retraité et gilet jaune « de la première heure » se réjouit de constater l’efficacité de l’opération : « Ce sont des collectifs très jeunes, peu expérimentés mais pleins d’énergie et très bien organisés. La preuve, ils ont tenu toute la journée, sans violence et dans une super ambiance. C’est très encourageant. »
Que leur mode d’action soit justifié ou non, les participants ont exprimé leur indignation face à une de société de consommation qu’ils considèrent dangereuse et injuste. Ils entretiennent ainsi ce que Stéphane Hessel considérait comme l’une des composantes essentielles de l’être humain : la « faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence. »